quarter past midnight -- son regard rivé sur l'écrivain, il se revoit, basculé à cette fameuse soirée où leur chemin s'était croisé, pur folie du hasard ou un coup du destin, il ne le saura jamais, mais une chose est sûre, ce moment a eu des conséquences sur sa vie, à bien plus de niveaux qu'il ne pense; quand il avait posé son regard sur lui, il avait autre chose en tête pour leur fin de soirée mais au fil de leur discussion, leur passion commune pour l'écriture a pris le dessus et lorsqu'il s'était retrouvé chez bayron s'était pour lire son roman et non pour autre chose, et il a tout de suite vu le succès que pourrait avoir ce livre; la suite parle d'elle même.
il revient au moment présent et tente de le convaincre de fuir la grosse pomme pour retrouver ses racines, changer d'air lui fera du bien; il n'y croit pas lui-même à ses conneries mais là il se retrouve face au mur, la pression de ses supérieurs qui le pèse depuis des années, et son incapacité à aider son le plus jeune à se remettre à écrire, il n'a pas d'autre option. sa carrière est en jeu.
you give love a bad name -- tu comptes nous donner des petits enfants bientôt ou je vais mourir sans être grand-mère ? il écrase sa cigarette dans l'évier et jette le mégot en soupirant; je suis gay, maman, tu risques pas de devenir grand-mère un jour. il passe dans son dos et vient l'embrasser sur la joue, comme pour excuser ses propos. sa mère hausse des épaules en continuant de préparer le café; il y a d'autres façons d'avoir un enfant, tu sais. lior sourit face à la persistance de sa génitrice, cette femme si douce qui ne cesse de s'inquiéter pour son fils, de le voir seul; elle désespère de le voir un jour en couple, mais pour lior ce n'est pas du tout une priorité ou du moins il s'en persuade, il préfère se concentrer sur son métier, se convaincre que ça lui suffit mais la vérité c'est qu'il a peur d'être déçu et de souffrir, de trop donner pour ne rien recevoir. alors pour l'heure, il se contente de sourire et d'avaler une gorgée de café chaud pour ne pas se confronter à la réalité.
faith in the future -- il jette à œil à son montre, avant de reporter son attention sur le paysage qui défile devant ses yeux, le taxi file droit sur la route, l'emmenant vers un endroit où il n'a aucune envie d'aller. il a pas vraiment eu le choix que d'accepter de venir ici; il avait des comptes à rendre à sa maison d'édition et aucune réponse à leur apporter; il allait devoir aller les chercher ses foutues réponses. il a pris l'avion et le voilà au Radisson Blu Hotel, dans la capitale écossaise.
EN VRAC.
-- est accro au café -- s'est récemment inscrit dans un club de boxe pour évacuer le stress accumulé ces dernières années -- est amoureux des animaux, il a un chien qui l'a dû laisser à ses parents pour venir à Édimbourg -- passe souvent au refuge pour s'occuper des animaux, ça le détend -- parle très bien le suédois et un peu le français -- il a eu un accident de voiture il y a un mois, sous l'emprise de l'alcool, il s'en est tiré avec quelques égratignure mais n'a pas bu une goutte d'alcool depuis et n'en a parlé à personne, trop honteux pour ça -- il fume pour compenser, plus qu'avant -- il a commencé un roman il y a presque dix ans mais ne l'a jamais terminé, convaincu de ne pas être assez doué pour ça, il préfère publier ceux des autres, il a le don pour repérer les bons -- il dort très peu -- adore manger, il a toujours un paquet de bonbons sur lui -- il est myope et porte des lunettes qu'il met que le soir, en journée il porte des lentilles -- il a un tatouage dans le cou et un sur le bras droit -- il déteste les petites villes, il a besoin de la jungle urbaine pour respirer, de l'adrénaline, des gens pressés, de la foule, parmi laquelle il se sent invisible, mais appartenant à un tout.